Atlas des migrations environnementales.
Dina Ionesco, Daria Mokhnacheva, François Gemenne. Paris, Presses de Sciences Po, 2016.
Le sujet des migrations environnementales est relativement récent sur la scène internationale, et attire de plus en plus l’attention du grand public, des medias, des chercheurs et des décideurs. En effet, les migrations humaines liées au changement climatique et environnemental sont au cœur des questions de l’adaptation, du développement économique et social, de la sécurité et de la protection des droits, de la gestion des crises et des catastrophes, des conséquences sociales du changement climatique et de la dégradation environnementale, ainsi que de la gouvernance internationale.
L’objectif de cet Atlas est d’améliorer la compréhension des liens complexes entre la migration, l’environnement et le changement climatique, et de renforcer la base de connaissances et de données nécessaires à l’élaboration de politiques et d’approches exhaustives pour prévenir, préparer et répondre aux changements environnementaux et climatiques. Alors que la littérature empirique sur ce sujet demeure éparse, l’Atlas des migrations environnementales fait œuvre pionnière en rassemblant les connaissances existantes sur ce sujet et les présentant sous forme de cartes, de schémas, de graphiques et d’illustrations produits par une équipe de cartographes professionnels, accompagnés de textes analytiques préparés sous la supervision d’experts internationaux.
Publié en allemand aux éditions Oekom Verlag
Publié en anglais aux éditions Routledge
Face à Gaïa. Huit conférences sur le nouveau régime climatique.
Bruno Latour. Paris, La Découverte, 2015.
James Lovelock n’a pas eu de chance avec l’hypothèse Gaïa. En nommant par ce vieux mythe grec le système fragile et complexe par lequel les phénomènes vivants modifient la Terre, on a cru qu’il parlait d’un organisme unique, d’un thermostat géant, voire d’une Providence divine. Rien n’était plus éloigné de sa tentative. Gaïa n’est pas le Globe, n’est pas la Terre-Mère, n’est pas une déesse païenne, mais elle n’est pas non plus la Nature, telle qu’on l’imagine depuis le XVIIe siècle, cette Nature qui sert de pendant à la subjectivité humaine. La Nature constituait l’arrière-plan de nos actions. Or, à cause des effets imprévus de l’histoire humaine, ce que nous regroupions sous le nom de Nature quitte l’arrière-plan et monte sur scène. L’air, les océans, les glaciers, le climat, les sols, tout ce que nous avons rendu instable, interagit avec nous. Nous sommes entrés dans la géohistoire. C’est l’époque de l’Anthropocène. Avec le risque d’une guerre de tous contre tous. L’ancienne Nature disparaît et laisse la place à un être dont il est difficile de prévoir les manifestations. Cet être, loin d’être stable et rassurant, semble constitué d’un ensemble de boucles de rétroactions en perpétuel bouleversement. Gaïa est le nom qui lui convient le mieux. En explorant les mille figures de Gaïa, on peut déplier tout ce que la notion de Nature avait confondu : une éthique, une politique, une étrange conception des sciences et, surtout, une économie et même une théologie.
The Anthropocene and the Global Environmental Crisis. Rethinking modernity in a new epoch.
Clive Hamilton, Christophe Bonneuil & François Gemenne (Eds). Londres, Routledge, 2015.
The Anthropocene, in which humankind has become a geological force, is a major scientific proposal; but it also means that the conceptions of the natural and social worlds on which sociology, political science, history, law, economics and philosophy rest are called into question. The Anthropocene and the Global Environmental Crisis captures some of the radical new thinking prompted by the arrival of the Anthropocene and opens up the social sciences and humanities to the profound meaning of the new geological epoch, the ‘Age of Humans’. Drawing on the expertise of world-recognised scholars and thought-provoking intellectuals, the book explores the challenges and difficult questions posed by the convergence of geological and human history to the foundational ideas of modern social science. If in the Anthropocene humans have become a force of nature, changing the functioning of the Earth system as volcanism and glacial cycles do, then it means the end of the idea of nature as no more than the inert backdrop to the drama of human affairs. It means the end of the ‘social-only’ understanding of human history and agency. These pillars of modernity are now destabilised. The scale and pace of the shifts occurring on Earth are beyond human experience and expose the anachronisms of ‘Holocene thinking’. The book explores what kinds of narratives are emerging around the scientific idea of the new geological epoch, and what it means for the ‘politics of unsustainability’.
Géopolitique du climat. Négociations, Stratégies, Impacts.
François Gemenne. Paris, Armand Colin, 2015.
Le climat n’est plus aujourd’hui une simple question environnementale : il est devenu un sujet politique incontournable, touchant à la fois à l’équilibre des forces et des pouvoirs, aux modèles de développement, à nos modes de production et de consommation. Il est ainsi le terrain d’interactions complexes entre États. Quels sont les pays responsables du réchauffement global ou réputés tels ? Quels sont ceux qui en subiront le plus fortement les impacts ? Quels déplacements de populations sont engagés ou à prévoir ? Quels sont les risques pour la sécurité internationale ? Et quel est l’état des négociations internationales sur le sujet ? Au moment de la conférence cruciale de Paris, cet ouvrage solidement référencé et engagé vient examiner la dimension géopolitique du climat et du réchauffement global : il permet ainsi de comprendre les enjeux de la négociation et des nouvelles modalités de la coopération internationale.
Rapports