Varia

Conférence : Thomas Ribémont et Clément Pin ont participé au 14 ème Congrès de l’Association Française de Science Politique et ont présenté leurs travaux de recherche sur le thème

“Gouverner les risques dans les Etats fragiles” 

L’étude des risques est devenue un axe central de l’analyse de l’action publique s’appliquant tour à tour aux risques sanitaires (Buton, Pierru, 2012), environnementaux (Becerra, Peltier, 2009), industriels et technologiques ou encore sociaux.  Qu’il s’agisse de tremblements de terre, de tsunamis, d’accidents nucléaires ou de crises sanitaires, la définition de tels événements comme risques permet de les saisir comme des objets de politiques publiques se déployant à différentes échelles d’action publique et déclenchant des politiques hautement différenciées caractérisées par la diversité des contextes institutionnels (Boudia, Demortain, 2014).

En outre, la construction des risques apparaît étroitement liée à des jeux d’acteurs multiples et variés et à la nature et l’intensité de leurs interactions (Gilbert, 2003). Ainsi, comme le souligne Gilles Chantraine et Jean-François Cauchie, « les modalités de construction sociale des risques dépendent de la diversité des outils mobilisés, des intérêts de chaque catégorie d’acteur à catégoriser un phénomène comme constituant un risque, et de la configuration des réseaux qui constitueront les lieux de la fabrique des risques » (Chantraine, Cauchie, 2006). La gestion des risques se prête donc à une approche en termes de gouvernance, concept qui, comme l’a mis en évidence Jean Leca, renvoie à l’« interaction d’une pluralité d’acteurs “gouvernants“ qui ne sont pas tous étatiques ni même publics ».

Ces questions, pour avoir été largement abordées dans le cadre de sociétés industrialisées dont les structures étatiques se révèlent relativement stables dans le temps (Beck, 1999) semblent en revanche avoir été moins traitées concernant les Etats dits « fragiles ». À la différence du concept d’État faible (ou failli) qui désigne l’absence générale de structures étatiques, celui d’État fragile renvoie à des considérations plus concrètes et opérationnelles telles que les questions de performance rapportées à un secteur spécifique (Verlin, 2014). On propose ainsi de définir les États fragiles avec James D. Fearon comme des Etats dotés d’institutions faibles ou dysfonctionnelles ou caractérisés par une mauvaise gouvernance. Le terme peut également être utilisé, selon l’auteur, pour désigner « la possibilité ou l’actualité d’une violence politique » (Fearon, 2011).

Les travaux présentés dans cette section thématique auront vocation à comprendre comment, dans ce type d’État, se structurent les politiques de gestion des risques en comparant notamment les perceptions des risques à différentes échelles d’action (Borraz, 2008). Cette Section Thématique reposera sur deux séries de questionnements :

  • Un premier axe de réflexion étudiera les configurations de la gouvernance des risques dans les États fragiles. Qui gouverne les risques ? Quels acteurs des politiques de risque peut-on identifier aux différentes échelles d’action publique et en fonction des temporalités considérées (préparation aux désastres, gestion de crise, reconstruction, réhabilitation) ?  Comment ces acteurs se coordonnent-ils lors de certaines épreuves liées à la gestion de risques (Callon, Lascoumes, Barthe, 2001) ?
  • Un second axe s’intéressera à la question des savoirs et des instruments mis en œuvre en matière de gestion des risques. Quels sont les instruments, les savoirs et pratiques de la gouvernance des risques (Lascoumes, Le Galès, 2005 ; Cabane et Revet, 2015) dans les Etats fragiles ? Comment ces savoirs et pratiques circulent-ils entre les acteurs ? Comment les instruments d’action publique participent-ils à la définition des relations entre les acteurs dans les Etats fragiles ?

Plus d’informations sur le site de l’Association Française de Science Politique


27/06 Conférence – Débat à Sciences Po : LE RETRAIT AMÉRICAIN DE L’ACCORD DE PARIS : IMPLICATIONS ET VOIES D’ACTION

 

À la suite du retrait américain de l’accord de Paris, le Président de la République a lancé un appel à une mobilisation de la communauté des chercheurs dans le cadre de l’initiative « Make Our Planet Great Again ».  La première fonction de la recherche est d’analyser avec lucidité les implications de ce retrait afin de mettre en place les réponses adaptées à cette situation nouvelle. Dans cet esprit, trois institutions académiques vous invitent à venir participer à une table ronde où seront présentées les implications de ce retrait sous l’angle économique, géopolitique et des sciences du climat.


Retrait de Trump de l’Accord de Paris : les chercheurs de Politiques de la Terre s’expriment dans une tribune

 

Les chercheurs de Politiques de la Terre s’engagent : “Après la dérobade américaine, il nous faut inventer de nouvelles politiques de la Terre.